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supernounet

13 août 2007

La petite princesse

J'ai rédigé ce texte en octobre 2004.
Lison rentrait en secteur stérile, en cure d'intensification. Elle supportait très mal le traitement, je ne l'avais jamis vue comme ça... Au plus profond de moi, je sentais bien que les choses n'allaient pas, je le disais aux médecins mais mes paroles restaient lettres mortes...
Quand elle est entrée en intensification, elle était en rémission... Quand elle en est sortie deux mois plus tard nous avons attaqué les soins palliatifs...

Les mots de Saint-Ex ne sont pas entre guillemets car ici il n’y a pas de citation à proprement parler.
Ces mots je les ai faits miens, parfois un peu transposés, transformés mais vous les reconnaîtrez.


Quelque chose s’était cassé dans mon moteur et je me préparais à essayer de réussir, toute seule, une réparation difficile…
J’étais bien plus isolée qu’un naufragé sur un radeau au milieu de l’océan…

Alors imaginez ma surprise quand une drôle de petite voix m’a réveillée :
- S’il te plait…Dessine-moi un soleil !
- Mais pourquoi un soleil ?
- Parce que dehors il est parti le soleil et comme ça j’en ai toujours avec moi ! Et puis un cœur aussi, comme ça je le regarde quand t’es pas là…

Je suis sortie de mes rêves et j’avais là, devant moi, un petit bout de bonne femme tout à fait extraordinaire.

Un très fin duvet blond qui recouvre une tête adorable
Des yeux immenses, privés de cils, qui vous plongent dans un océan de bonheur.

Elle était très sérieuse dans sa requête.
Elle était très sérieuse comme lorsqu’elle range des bisous dans sa poche pour plus tard…

     -Tu m’en as déjà fait plein ! Celui-là je le garde, comme ça si je me réveille c’est comme si t’étais là.

Et de m’envoyer à son tour un tour dans un souffle un baiser à ranger et à ressortir pour des moments plus difficiles…

La Petite Princesse, qui me posait beaucoup de questions, ne semblait jamais entendre les miennes…

Mais dis-moi, Petite Princesse,
Dis-moi, elle est où ta planète ?

Raconte moi où tu pars quand ton regard devient si vide, quand tu n’entends plus rien.
Elle est où cette planète dont le soleil brille sans cesse ?
Cette planète peuplée de crocodiles, de serpents, de fées et de soleils qui ne s’éteignent jamais…
Cette planète où les paons volent en faisant la roue…

     -Quand je serais grande je vais me faire pousser des ailes sur les fesses pour aller très loin dans le ciel !
     -Tu as le temps pour ça mon amour…
     -Non ! Je vais aller là haut et t’acheter plein d’étoile !

Dans ces moments là les étoiles, c’est sur mes joues qu’elles brillent…

Mais dis-moi, Petite Princesse,
Dis-moi, elle est où ta planète ?

Raconte-moi là-bas.
Laisse-moi venir avec toi.

Ne me laisse pas si seule dans cette pièce si blanche, devant ce corps si vide…

Que vois-tu là bas ?
C’est comment ?
Fait-il beau ?
Fait-il gris ?
Tes crocodiles, ils sont méchants ?

Es-tu au pays des fées, ma douce ?
Es-tu dans une trop dure réalité ?

On me parle de l’imagination des enfants…
Je ne sais pas si tu t’évades où si tu es prisonnière d’un pays trop dur pour toi…

Je ne sais pas où tu vas…

Il y a ce voile devant tes yeux qui m’empêche de voir.
Tu as construit une coquille sur ton cœur, petit escargot de douleur.

Je sais bien que tu as des muscles gros comme ça…mais laisse moi porter ce poids bien trop lourd pour toi…

Cesse de me protéger, laisse moi souffrir pour toi qui ne le mérites pas…

Dis-moi, Petite Princesse,
Dis-moi, elle est où ta planète ?

Tu vas si loin parfois…
Et tu y vas de plus en plus souvent…

Mais qu’y a-t-il donc là-bas qui puisse bien t’entraîner si loin de moi ?
Tu es tellement petite.
Ne me lâche pas la main.
J’ai tellement peur que tu ailles trop loin,
Que tu la lâches, cette main,
Que tu te perdes,
Que tu ne reviennes plus…

Ta chambre.
C’est pour moi le plus beau et le plus triste paysage du monde…
C’est ici que tu as apparu sur terre…
Un carillon d’étoiles tinte encore à ta porte…
Qu’il puisse tinter longtemps…

Je ne sais pas où tu vas Petite Princesse
Je sais que tu y vas…
Je ne sais toujours pas où elle est ta planète…

Si un jour une enfant vient à vous, si elle rie, si elle a un duvet d’or en guise de cheveux, si elle ne répond pas quand on l’interroge, alors vous devinerez bien qui elle est…

Petite Princesse,
Moi je vais t’attendre là,
Juste sous les étoiles…

Je vais pleurer sûrement,
Mais j’y gagne,
A cause des tes éclats de rire qui résonnent encore
A cause de la couleur du blé…

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9 juillet 2007

J'ai vomi dans mes corn flakes

Ce court-métrage m'a fait penser à La Jetée...





J'ai vomi dans mes corn flakes
Vidéo envoyée par cirebla

 

Vidéo certes déprimante mais assez réaliste.

8 juillet 2007

La toute petite Princesse

Il était une fois, dans un pays lointain, une toute petite princesse qui n'avait l'air de rien.
Cette toute petite princesse, pourtant, était une sorte de légende.
Depuis la nuit des temps on entendait parler d'elle mais presque personne ne l'avait vraiment connue.
Quant à ceux qui déclaraient l'avoir vue, ils ne savaient plus très bien si c'était en rêve ou si c'était bien pour de vrai.

La seule chose qui rapprochait tout le monde au sujet de la toute petite princesse était la notion du temps...
En effet, tous ceux qui parlaient d'elle ne pouvaient dire quand les choses s'étaient passées.
Personne, dans ceux qui l'avaient approchée, ne pouvait dire si c'était il y une heure ou mille ans...Si c'était hier ou si c'était demain.

En fait, cette toute petite princesse n'habitait pas dans un pays si lointain que ça. Elle habitait là, juste à côté de nous...
Ce qui la rendait si lointaine et si insaisissable c'était justement ce problème du temps. C'est aussi pour cela que ceux qui parlaient d'elle étaient si troublés.

Car son temps à elle ne passait pas à la même vitesse que le nôtre.
Elle était un peu comme une fleur au milieu d'un champs et nous comme le vent carressant ses pétales...
A moins que ça ne soit l'inverse.
Mais comment est-ce possible?
Ne vous inquietez pas, vous le saurez bientôt.

De même, chose des plus étranges, cette si lointaine et si proche toute petite princesse avait deux anniversaires.
Mais pourquoi deux anniversaires?
La légende raconte qu'avant de partir juste à côté de nous, la toute petite princesse vivait avec nous, en même temps que nous mais qu'un jour, évidemment sans prévenir qui que ce soit, elle avait disparu.
Alors les hommes avaient décidé de lui consacrer deux fêtes officielles par an; une pour le jour de sa naissance et une pour le jour de sa disparition...Un jour posé en septembre et un autre six mois plus tard au mois de mars...

Une façon pour nous de rythmer ce temps qui pour elle n'existait plus...

Mais comme l'histoire de cette tout petite princesse était déjà bien particulière on fit de même avec ses anniversaires.
On ne voulait pas la croire disparue ou perdue, pourtant elle n'était plus vraiment là non plus..
On a alors décidé de fêter ses deux anniversaires en un...A moins que ça ne soit un anniversaire séparé en deux...
C'est ma foi bien compliqué tout ça...
Il avait donc été décidé qu'en septembre on ferait un gâteau d'anniversaire sans bougies.
Par contre en mars, on allumerait des bougies sans gâteau!

Il y avait donc ces deux dates officielles mais dans le fond, personne n'avait besoin de date fixe pour penser à elle.
Car tout le monde pensait à la toute petite princesse un peu à n'importe quel moment, comme ça, sans pévenir.
Eh oui! C'est aussi ça les désordres du temps!

Quant à ceux qui disaient l'avoir un jour connue, même s'ils ne savaient plus très bien ni où ni quand...
Quant à ceux qui disaient l'avoir un jour connue donc, la pensée de la toute petite princesse était obsessionnelle.Ils pensaient à elle vraiment tout le temps, aussi bien en parlant qu'en dansant ou en dormant!

Mais vous allez vous demander comment tout cela est possible?

La réponse à cette question vaut ce qu'elle vaut mais c'est la seule que j'ai à vous offrir...
Je la tient de ceux qui disent l'avoir vue et lui avoir parlé.

Si le temps ne s'écoule pas de la même façon pour elle que pour nous, si elle est si petite, c'est parce qu'elle ne marche pas du tout.
Vous allez me dire que ça ne tient pas debout, que plein de gens vivent assis mais qu'ils vivent avec nous!
Vous avez raison.

Pourtant la toute petite princesse à quelque chose de bien différent...
Elle n'a jamais pû courir et ne courra jamais...
L'histoire raconte que toute petite elle avait une maladie...Qu'avant, il y a longtemps, elle pouvait encore marcher mais tout doucement...
Que du jour où elle est restée couchée, très lentement elle s'est éloignée...Puis elle nous a quitté...

Pourtant ceux qui l'on vue racontent que comme tous les enfants elle grandit mais très, très, très lentement...
Et que comme toute les princesses elle attend patiemment la venue de son prince charmant...

...Elle a perdu toute notion du temps...

Mais nous qui l'avont encore, nous voyons arriver la date de la fête aux bougies sans gâteau...
Instinctivement, notre coeur se serre car, tous, nous avons une part d'enfance qui sommeille en nous et nous préferons la douceur des gâteaux sans bougies à ces bougies qui se consument et que personne ne vient souffler...

9 juin 2007

Raphael - Et dans 150 ans

Quelques minutes mélancoliques...


Raphael - Et dans 150 ans
Vidéo envoyée par thegirljenny23

9 juin 2007

Emily Loizeau "L'autre Bout du Monde"

Juste parce que j'aime beaucoup.


Emily Loizeau "L'autre Bout du Monde"
Vidéo envoyée par MrKaplan

 

Emily Loizeau "L'autre Bout du Monde" dans "Klang" sur Arte

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31 mai 2007

Les mots de Laurence

Ta main dans les miennes pour te dire combien je pense à toi.

J’ai approché une douleur. Une douleur sur un écran.
Ce sont des mots, ce sont des soupirs. Je peux les entendre rien qu’en lisant.

C’est une
douleur qui ne ressemble à rien d’autre.

C’est
lancinant.

C’est
silencieux.

C’est le
reflet de la peur de toute mère. C’est un ventre amputé de sa chaire.

Mon Dieu,
que je ne voudrais pas que cela m’arrive.

Ce n’a pas
été un coup de poignard. Non, c’est pire que cela. C’est une torture
qui a duré un temps infini pour un cœur qui se mourrait avec son enfant.

Cette petite fleur à peine éclose a emporté avec elle une rosée de larmes
maternelles.

Un petit ange.

Je la vois sourire entre les phrases. Un sourire de courage. Le crâne lisse et le
teint blême.

Au delà de la maladie.

Un courage hahurrissant. De l’une et de l’autre.

L’une prend à l’autre sa part de chagrin. Un funeste tandem.

Dans le blanc de l’hôpital, ce noir envahit l’écran. Les mots accrochent dans
les yeux tels des hameçons dans les pupilles. Je n’arrive presque pas à finir
cette phrase qui nous poignarde de sa fin tragique. Et là, entendez un
silence. Un souffle qui s’arrête.

Son âme est dans celle qui est restée ici bas. Essayant de bercer sans y parvenir,
un corps fatigué de lutter contre sa peine. Oui. La fatigue. Ce stigmate d’une
nuit à lutter contre le sommeil. Les paupières ne voulant pas se fermer sur
les souvenirs. Comme retenir son souffle de peur de couler dans les eaux
profondes d’une piscine de vide.
Et chaque nuit, la lourdeur revient, avec le
poids de la précédente. Encore et encore. Ecrire. Vomir son chagrin. Ecrire chaque
nuit.
Parler. Essayer de comprendre.
Pourquoi moi ?
Pourquoi elle ?
Poser des questions en boomerang, qui vous reviennent douloureusement à la
figure… sans les réponses.

Et cette
femme que je ne connais pas écrit tout son chagrin sur un écran. Comme
un cri à l’aide. Un cri silencieux. Un cri à décrypter pour celui qui sait
entendre combien sa souffrance est immense. Avec une infinie pudeur.

Une plaie béante. Qui ne cesse de saigner. Qui s’infecte du temps qui passe. Qui
ronge.

Que je voudrais la prendre dans mes bras. Parce qu’elle fait des petits pas.
Comme une pénitente. Son âme a le dos courbé. Pour se protéger. Parce qu’elle a
trop porté.
Ce n’est pas une âme de cet âge qui doit avoir vécu tout ça.
Etlui dire qu’elle n’est pas seule

Je voudrais
la prendre dans mes bras et redresser son âme. Qu’elle marche le visage
offert au soleil.



Laurence (Papillon sans ailes)
31 mai 2007

les Mots exacts pour le dire

Je vous en prie, ne me demandez pas si j'ai réussi à le surmonter,
Je ne le surmonterai jamais.
Je vous en prie, ne me dites pas qu'il est mieux là où il est maintenant,
Il n'est pas ici auprès de moi.
Je vous en prie, ne me dites pas qu'il ne souffre plus,
Je n'ai toujours pas accepté qu'il ait dû souffrir.
Je vous en prie, ne me dites pas que vous savez ce que je ressens,
A moins que vous aussi, vous ayez perdu un enfant.
Je vous en prie, ne me demandez pas de guérir,
Le deuil n'est pas une maladie dont on peut se débarrasser.
Je vous en prie, ne me dites pas "Au moins vous l'avez eu pendant tel nombre d'années",
Selon vous, à quel âge votre enfant devrait-il mourir ?
Je vous en prie, ne me dites pas que Dieu n'inflige pas plus que ce que l'homme peut supporter.
Je vous en prie, dites-moi simplement que vous êtes désolés.
Je vous en prie, dites-moi simplement que vous vous souvenez de mon enfant, si vous vous rappelez de lui.
Je vous en prie, laissez-moi simplement parler de mon enfant.
Je vous en prie, mentionnez le nom de mon enfant.
Je vous en prie, laissez-moi simplement pleurer.

Rita Moran.

30 mai 2007

Dernier jour.

….Le dernier jour elle est restée un très long moment sans vouloir regarder de vidéo. Elle buvait littéralement les images des informations et des reportages comme si elle contemplait le monde une dernière fois, pour garder un souvenir à emmener ailleurs…

J'ai demandé à l'anesthésiste si on ne pouvait pas lui donner un anxiolytique. On voyait bien dans son regard qu'elle avait peur. Elle avait un regard de bête traquée. Elle ne sentait plus du tout la partie inférieure de son corps mais refusait de l'avouer aux médecins, refusant une dernière fois d'accepter l'inacceptable.
Le médecin m'a expliqué qu'on ne pouvait toucher à rien, qu'elle était stable et que le moindre changement de médicament pourrait être dramatique.

Puis elle a demandé une vidéo…Peter Pan…

     J'ai appelé Stéphane, l'infirmier, car son taux d'oxygène dans le sang baissait.
Il a commencé à augmenter l'oxygène bidouillé le capteur situé au bout de son orteil.
Stéphane s'acharnait sur ce fichu capteur, voulait aller en chercher un autre, refusait obstinément de comprendre…

     Je lui ai dit que ce n'était pas un problème technique…
En larmes, il est allé chercher l'anesthésiste. Je me suis allongé dans le lit à côté d'elle, la prenant dans mes bras, tête contre tête…
…Je n'arrêtais pas de lui parler tout au creux de l'oreille pendant qu'elle s'accrochait au cœur rouge autour de mon cou.

J'avais en face de moi la machine dont les lignes devenaient moins serrées. Je la sentais partir, ma fille. Je la voyais aussi sur l'écran placé en face de moi.

Et puis lentement elle s'est endormie, là, au creux de mes bras. Juste ses yeux qui se sont révulsés, laissant voir juste un peu de blanc. Tout était si calme…Et puis les machines se sont mises à hurler, les écrans devenir rouges…Et puis tout a été débranché

     Une dernière fois je me suis installée dans le fauteuil à côté de son lit et j'ai demandé à la prendre dans mes bras.
Elle était encore toute chaude, juste très mole comme n'importe quel  enfant dans son premier sommeil.
Depuis des jours je n'avais pu faire ce geste car elle souffrait trop.
Alors je lui ai fais son dernier câlin, continué à lui parlé pour l'accompagner. Je la couvrais de baisers.
Je me suis imprégnée de son odeur, de la douceur de sa peau…
Elle avait gardé les yeux entre-ouverts et j'avais peur de la serrer trop fort, de lui faire encore mal…

…Alors je fais un rêve…
Je fais le rêve d'avoir rêvé tout ce temps…

Je fais le rêve de me réveiller demain matin et que rien ne se soit passé…Mais de pouvoir enfin en parler! 

29 mai 2007

La dernière nuit

Je remonte lentement le temps jusqu'au 1er mars 2005...

Je me souviens très bien de la dernière nuit passée à l'hôpital.

Le mardi, dans la journée la cadre du service est venue nous proposer de dormir tous les deux auprès de Lison. Elle nous laissait le choix entre installer un deuxième lit de camps ou nous laisser une chambre avec un vrai lit afin de pouvoir nous reposer à tour de rôle.
Nous avons opté pour la deuxième solution.
Nous savions que la fin était proche.
Très proche.
Mais nous n'avions aucune idée précise du temps qu'il nous restait.
Nous avions entre quelques heures et quelques jours…

Depuis près d'une semaine, son rythme cardiaque ne passait plus sous la barre des 180 pulsations minutes. Quant à sa fréquence respiratoire elle tournait autour de 70...

Le dimanche, médecins et infirmières lui ont proposé de la mettre sous oxygène pour que sa respiration soit plus facile. Elle a tout de suite accepté. Elle était incroyablement raisonnable pour une enfant de son âge. Elle savait que tout ce qui lui était fait était pour l'aider et ne refusait jamais un soin, même désagréable comme la sonde gastrique posée le matin même.

     La veille elle avait recommencé de vomir dans la nuit. Je dormais dans le lit d'appoint installé à côté du sien.
Au bout de la troisième nausée elle m'avait dit de lui laisser le haricot pour vomir. Qu'elle y arriverait toute seule et que comme ça je pourrai me reposer et dormir. La sonde gastrique fut donc posée dans la matinée du mardi.

     Et puis cette fameuse nuit est arrivée.
Je ne savais pas que ce serait la dernière.

     Je suis allée me coucher dans la chambre à côté pendant que son père restait avec elle.
J'avais prit la vidéo de Forest Gump pour m'endormir avec un fond
sonore…  « La vie c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber… ».
     J'ai relevé la garde vers deux heures du matin.

     Elle ne dormait pas. Elle aussi regardait une cassette pour meubler le silence de la nuit.
Je me suis allongée à son côté sur son lit en passant un bras autour d'elle.
J'ai demandé si elle voulait que je chante.
J'ai baissé le son de la télé et j'ai épuisé tout le répertoire des chansons qu'elle aimait et qui la berçait depuis sa plus tendre enfance.

     Elle ne dormait toujours pas.

     C'est à ce moment là que j'ai commencé à lui parler.
J'ai parlé avec des mots très doux mais j'ai parlé comme je l'aurai fait avec une grande personne.

     Je lui ai expliqué qu'elle avait gagné.

     Que Sa bataille était gagnée.

      J'ai expliqué que j'étais vraiment très fière d'elle mais qu'elle avait droit au repos.
Je me souviens que je lui caressais la tête en même temps.

     Le fin duvet des cheveux qui repoussent…

     Je lui ai dit de partir…

     Qu'il ne fallait pas avoir peur.
Que je serai toujours là avec elle.
Qu'elle serait toujours là avec moi.
     J'ai essayé de lui dire à quel point je l'aimais et que j'étais fière d'elle.
Je lui ai dit qu'il était temps de suivre Peter Pan au Pays Imaginaire, qu'elle n'était pas seule et ne le serait jamais.
     Je lui ai dit à quel point elle était belle.
     Je lui ai dit à quel point elle était forte.

     Elle ne disait rien mais ne dormait toujours pas…
Doudou dans une main.
Dans l'autre, le cœur en verre rouge que je portais en pendentif et qui ne me
quitte plus depuis.
     Elle écoutait en serrant le bijou de toutes ses forces.
     Ma tête contre la sienne.
     J'ai une dernière fois chanté la chanson de Peter Pan… « …rêve ta vie en couleurs, c'est le secret du bonheur… »

     J'ai réveillé son père vers six heures du matin.

     Dans la nuit on avait encore un peu augmenté l'oxygène…

28 mai 2007

Livre d'Or

Vous pouvez laisser vos messages sur ce blog en général, le témoignage de votre passage, juste un pensée... Dans les com en dessous.

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